Les bondons, le 26 mai 2019

A 4 semaines de mon objectif, l’Aubrac circus, dernière compétition trail. Après le 27k 850+ de Pujaut de dimanche dernier, je me présente au petit hameau des Bondons en Lozère pour un 21km 925+ annoncés, « sur les pas de Gargantua », 1ère édition. Idéal pour ma préparation, du court mais avec un dénivelé très intéressant. J’espère par contre que ce parcours ne sera pas trop technique car avec ma cheville (et toujours la crainte pour la hanche) en carton et à une semaine de mon marathon, ce n’est pas le moment de connaître un nouvel arrêt. Au vu des photos et vidéos le concernant, je pense que je vais me régaler. C’est l’association de chasse Les Bondons qui l’organise afin de faire connaître leur région. Juste à la sortie de Florac en direction du Pont de Montvert, c’est vrai que c’est un coin où l’on n’irait pas forcément. 70 pré-inscrits + ceux du jour, on sera peut-être une centaine. Malgré le recul géographique, la nouveauté et la très bonne publicité sur les réseaux sociaux devraient en faire une réussite.

Arrivé sur place, je suis immédiatement conquis par cet environnement verdoyant et très vallonné, voir même montagneux. La météo est avec nous même si il y aura probablement de grosses rafales de vent aux sommets. J’avais prévu la GoPro mais du coup avec ce vent, ça ne rendra pas à cause du son, du coup je laisse tomber. Je pars récupérer le dossard et la donation (buff de la région occitanie et t-shirt de l’épreuve), puis petit tour dans le hameau ; j’en profite pour récupérer l’affiche de l’évènement pour ma petite collection. 8h55, petit briefing d’avant-course : descente technique et montée glissante à cause de la pluie de ces derniers jours, les ravitos du parcours …. Bizarrement je me retrouve seul sous l’arche, aucun coureur ne s’avance lol. Le départ est lancé. Une bonne dizaine de coureurs me passent très rapidement. Un peu moins de 2km de bitume pour sortir du hameau, la première partie en faux-plat descendant puis une côte histoire d’en calmer certains. On quitte la petite route pour emprunter un sentier tout en continuant à « grimper ».

Puis arrive le moment qui me préoccupait particulièrement : la longue descente pour atteindre le pied de l’ascension. En gros 350 négatifs en 3km. Le point positif est que le terrain n’est pas gras à cette altitude, il est bien exposé au soleil et au vent. Immédiatement je ne suis pas à l’aise, je crains pour ma cheville et les mauvais mouvements pour ma hanche. Beaucoup de coureurs me dépassent tout au long de ces kms. Je suis bien trop prudent sans doute mais peu m’importe, l’objectif premier est de ne pas me blesser. Le sentier est super sympa, quelques parties en devers, très roulant. Même si on descend, on garde une magnifique vision sur l’environnement. Plus on se dirige au pied, plus la nature se transforme. Un petit passage en sous-bois, une portion bien raide mais heureusement très courte et indiquée par un bénévole, un passage légèrement boueux, tout est réuni pour donner un intérêt supplémentaire à cette descente. J’en termine enfin par une dernière portion peu évidente pour déboucher sur la route au niveau du pont de Briançon.


10m de bitume et on rattrape un sentier en sous-bois, départ de la longue ascension. Je suis enfin dans mon élément, ou en tout cas bien plus à mon avantage. Je peux me mettre au travail et attaquer les 6.5km et 600+. Le terrain est très roulant, type chemin forestier, tout en gardant un côté intimiste et donnant l’impression que nous sommes parmi les premiers à le fouler. En tout cas, connaissant bien l’Aubrac, ce parcours est vraiment similaire à ce que je trouverai le 23 juin prochain pour mon objectif de l’année. Tout au long de la difficulté, je grappille des places au classement. J’ai notamment repassé la 3° féminine vers le bas. J’échange quelques mots avec certains et continue de plus belle. Passage au hameau du Cros. Quelques personnes présentes, habitants aux fenêtres et bénévoles. Les locaux ne doivent pas avoir beaucoup l’habitude de voir passer des personnes lol. La grimpette continue, très régulière, qui me permet de garder une allure constante. On se rapproche du sommet et changement de paysage. On ressent le vent souffler de plus en plus fort. La végétation ne peut plus nous protéger.

Les places sont figées, nous sommes un petit nombre répartis sur 200m. Proche du sommet, un petit monotrace un peu raide se franchit aisément grâce au vent dans le dos. L’impression d’avoir des ailes car cela souffle beaucoup, les rafales sont assez intense. Le petit souci est que l’on effectue un virage à 180° et du coup on se le prend en pleine face. Pas évident du coup ! Un long sentier avec une vue dégagée nous montre l’effort qu’il nous reste à fournir. Un peu plus tôt j’ai pu passer devant notamment la 2° féminine, et désormais nous sommes chacun à notre place. J’alterne marche et course pour souffler un peu depuis un certain temps. J’arrive enfin sur le plateau de la cham des Bondons où nous sommes censés enfin pouvoir diminuer nos efforts, mais les rafales sont tellement importantes que je suis obligé de forcer pour pouvoir courir. Nous avons passé les 1200m d’altitude. Je passe le ravito du sommet situé à côté de magnifiques menhirs ! Un moment très sympa et insolite pour ma part. Pour la petite anecdote, est recensé pas moins de 154 menhirs sur une zone de 10km²! C’est une des plus importantes concentrations de menhirs après le site de Carnac en Bretagne (plus de 3000 menhirs), le site d’Avenbury en Angleterre (près de 500 menhirs), le site de Paddaghju en Corse (258 menhirs) ou le site de Mid Clyth en Écosse avec 200 menhirs.
J’entame une bonne descente, cela va durer 10m environ et les cuisses vont bien la sentir. On croise alors ce qui sera une assez longue série de groupe de randonneurs. Eux aussi subissent ces rafales. La première partie se fait sur sentier type alpage puis on récupère le bitume. Je me fais vite dépasser par quelques coureurs, et pourtant je rame pas. Comme elle est relativement courte je ne perds pas trop de distance. Puis on récupère un sentier départ d’une nouvelle ascension. De suite je peux recoller au petit groupe, toujours mieux que d’être isolé. Je marche quasiment tout le long, de toute manière ça ne changerait pas grand chose, je préfère en profiter pour récupérer pour mieux finir par la suite. Près de 2km pour 130+. Puis au 15°km on en termine et désormais place à une bonne dose de relance sur ce plat, voir même faux-plat descendant. Cela me permet de refaire monter mon allure moyenne, et que ça fait du bien de courir! Nous sommes abrités du vent de ce versant là et au loin on aperçoit ce qui fait le charme de ce coin: le chemin très propre nous mène à grand pas vers l’un des 2 « seins » de calcaire des Bondons. Quelques bénévoles et une joueuse d’accordéon nous encouragent (merci à Michel Roche pour cette photo).

Cerise sur le gâteau, je m’aperçois que l’on va devoir grimper sur cette butte! Rien de méchant bien sûr, mais vraiment sympa puis je vois qu’on en finit pas finalement
. Donc au km 17.4, nous quittons le chemin pour la gravir. Un tout petit monotrace nous montre la voie. 50+ et 600m plus loin nous retrouvons le chemin pour continuer notre retour. La descente fut peu évidente pour les chevilles. Un bénévole au sommet nous a mis là aussi en garde. En tout cas ce fut génial. Cette fois-ci c’est sûr je ne vais que descendre. Du coup j’augmente l’allure, déjà pour me faire plaisir puis si je peux gratter une place ou 2
. Un coureur très grand avec une trèèèèèès longue foulée me passe et je décide alors de le suivre sur cette sorte de calade peu évidente à dévaler. La pente s’adoucit puis on retrouve la souplesse de « l’herbe à vache », je maintien mon allure et me met à la hauteur du coureur. On échange quelques mots, puis je passe devant. Je relance dès que je peux. Je me fait plaisir. 200m avant de franchir la ligne, je récupère le bitume pour en finir tranquillement.
2h10m mais quel régal ce parcours!! De toute beauté, j’en ais plein les yeux! Même si j’ai eu du mal quand même avec toute cette ascension, je n’en tire que du plaisir finalement! Je ne connaissais pas du tout le coin et je sais du coup que je vais y retourner !! Je ravitaille bien à l’arrivée puis sur la route du retour je m’arrête sur le bas côté prendre ces quelques photos du parcours
Prochaine étape dimanche prochain, le marathon de la Drôme histoire de faire du volume et cette fois-ci, pas de dénivelé !! Je retourne sur le bitume que j’apprécie tout autant !

